L’interieur des Carpates abrite un patrimoine naturel et culturel d’une grande valeur. De la Dacie antique à la Transylvanie médiévale, de l’appartenace à l’Empire Austro-Hongrois à la Roumanie moderne, cette région porte les vestiges de l’histoire agitée de cette partie méconnue de l’Europe.
Le château de Hunedoara, le plus grand de Roumanie, est l’une des plus intéressantes constructions médiévales. Dit aussi Château des Corvin, famille de la noblesse de Transylvanie.
À partir de 1440, Iancu de Hunedoara, le propriétaire, commença les travaux du nouveau château, bâti en style gothique, et privilégia la fonction militaire de l'ancienne fortification, tout en recevant quelques-unes des caractéristiques d'un château de plaisance. Son fils, Mathias Corvin, deviendra roi de Hongrie de 1458 à 1490.
Les 6 citadelles daces des environs d’Orastie sont classées au patrimoine mondial par l’Unesco. Le site le plus important et le mieux aménagé est celui de Sarmisegetuza Regia. Sous le règne du roi Décébale, elle fut la capitale des Daces (les Thraces du nord, dits aussi Gètes par les Grecs). L'empereur romain Trajan en fit le siège en 101-102 dans sa première campagne contre Décébale.
Après la conquête romaine, la capitale de la province Dacia Felix fut transférée à Sarmisegetuza Ulpia Traiana, située à côté de l'actuelle ville de Hațeg (à une distance de 40 km de l'ancienne cité de Sarmisegetuza). Les vestiges permettent d’observer l’urbanisme fréquement utilisé dans l’Empire : rues pavées, quartier commercial, temples, amphitheatre, etc.
L’église en pierre de Densuș du XIIIème siècle, construite en partie avec des monuments funéraires romains. À l'intérieur de l'église, on trouve des peintures murales du XVe siècle.
Les montagnes de Retezat offrent sans doutes les plus beaux paysages alpins de Roumanie.
La ville d’Alba Iulia, à ne pas rater pour sa citadelle de style Vauban, lieu d’une histoire de presque deux millénaires, de la fondation du castrum romain d’Apulum, à la signature le 1er décembre 1918, date devenue la fête nationale, de l’acte entérinnant le désir de création de la Grande Roumanie, par le rattachement de la Transylvanie et de la Bucovine (voir page histoire).
La region des Apuseni (voir page dediée)
Le village de Remetea est l’un des plus beaux de Transylvanie (voir page les Apuseni).
La ville de Turda et ses environs (voir page les Apuseni).
La ville de Cluj Napoca (325 000 habitants – 3ème ville du pays), ancienne capitale de la Transylvanie et l’une des villes les plus actives de la Roumanie d’aujourd’hui, grâce à son industrie florissante, son université et les nombreux évènements internationaux qui y sont organisés (festivals, sports, etc.). Compte tenu de ses deux grandes communautés de langue roumaine et hongroise, Cluj est une ville profondément multiculturelle. Son histoire, riche et agitée, a laissé un patrimoine architectural de grande valeur: l’église Saint Michel du XVème s. et le monument dédié au roi hongrois Mathias Corvin né à Cluj Napoca, la cathédrale orthodoxe, le théâtre et opéra national, le palais Bánffy, l'un des plus beaux ouvrages baroques de la Transylvanie, la maison natale de Mathias Corvin de style gothique, le palais de Justice, le bastion des tailleurs, vestige de la deuxième enceinte des fortifications, etc.
Le pays des Sicules
Les Sicules ou Székler sont un groupe ethno-linguistique de langue hongroise présent essentiellement en Transylvanie et lié historiquement aux Magyars. Les Sicules habitent originellement le « Pays sicule », région montagneuse située à l'Est de la Transylvanie, sur les départements (județe) roumains de Harghita, Covasna et la moitié du Mureș. Leur capitale historique est Odorheiu Secuiesc, en hongrois Székelyudvarhely.
Les Sicules se seraient établis en Transylvanie au XIIe siècle avec pour principale fonction la protection de la frontière orientale du Royaume de Hongrie (notamment contre les invasions tatares au XIIIe siècle). De fait, la réputation des Sicules au Moyen Age était celle de farouches guerriers. Leur singularité ethnographique au sein du royaume est à l'origine d'un fort sentiment identitaire, dont le débat sur leurs origines et leur lien avec les Magyars est encore très disputé. En 1437, ils sont d'ailleurs considérés comme une nation à part entière lorsqu'est conclu le Unio trium nationum avec la noblesse hongroise et la bourgeoisie saxonne signifiant une triple entente pour la domination politique de la Transylvanie. L'intégration symbolique des Sicules à la nation hongroise moderne est très tardive : elle se fait lors de la Révolution hongroise de 1848. Ce sentiment identitaire est désormais dilué dans un fort sentiment régionaliste à l'égard des Roumains d'une part (revendications d'autonomie territoriale) et des autres locuteurs du hongrois en Roumanie d'autre part. Ne bénéficiant pas de reconnaissance spécifique, ils sont d'ailleurs assimilés à la communauté magyare de Roumanie dont ils constituent plus de la moitié des effectifs
Aujourd'hui les Sicules sont représentés au Parlement roumain par l'UDMR, qui représente également les autres Magyars de Roumanie. Cette organisation politique à caractère ethnique, qui attire entre 5 % et 7 % des voix, joue le rôle de charnière dans diverses coalitions gouvernementales depuis le début des années 1990. En octobre 2003, des hommes politiques sicules ont constitué une organisation politique propre, le Conseil national des Sicules (Székely Nemzeti Tanács).
Constituant légèrement plus de la moitié des Hongrois de Roumanie, soit près de 850 000 personnes sur 1 434 377 (2002), dans les județe de Harghita et Covasna ou Haromszék, la population sicule est très majoritaire (plus de 80 %). Ils ont préservé leur dialecte et leurs traditions spécifiques au cours des siècles (parfois au prix de révoltes violentes contre les Habsbourg, comme en 1514, 1562 et 1600, sous les férules hongroise et autrichienne). De nouvelles tensions, apparues après le rattachement de la Transylvanie à la Roumanie en 1918 et après la chute du communisme, ainsi que la recherche de meilleures conditions de vie, auraient conduit plusieurs milliers d'entre eux à aller s'installer en Hongrie (environ 200 000 personnes en 90 ans). Avec l'adhésion de la Hongrie et de la Roumanie à l'Union européenne, un mouvement de retour a été amorcé.
La ville de Târgu Mureș (130 000 habitants) est le centre culturel et politique des Sicules de Roumanie. Son centre historique possède de nombreux bâtiments art nouveau, construit sous l’administration du maire György Bernády au debut du XXème siècle, dont le superbe Palais de la Culture (1911) – belle salle de spectacle et magnifiques vitraux relatant les légendes des Sicules ) – et le Palais Administratif (1905). Il est également possible de visiter la citadelle du XIIIème siècle, la cathédrale orthodoxe, la place des roses, etc.
Les départements de Harghita et Covasna sont le coeur du pays des Sicules, aux villages proposant encore une architecture traditionnelle avec les maisons hongroises et les portails en bois sculpté. De nombreuses traditions sont encore préserveés, le costume populaire, ou les spécialités culinaires comme le gâteau hongrois, Kürtőskalács, pâte caramélisée de forme cylindrique.
Culture et Patrimoine :
La ville de Miercurea Ciuc est l’une des plus attractive avec sa rue piétonne aux bâtiments baroques et le château Miko.
La station thermales de Sovata, au charme désuet, possède des villas à l’architecture spécifique et un lac aux eaux bienfaisantes.
La mine de sel de Praid est l’une des plus grandes du pays. Vous découvrirez un monde souterrain insolite, lieu de détente pour de nombreux Roumains.
Le village de Corund, connu pour son architecture populaire (maisons, portails sculptés), mais surtout pour ses ateliers de céramique.
La commune de Dârjiu possède une église fortifiée classée au patrimoine mondial par l’UNESCO.
Nature et decouvertes :
De nombreux sentiers sont accessibles, entre les Carpates Orientales et les Carpates de courbure. Les massifs calcaires ou d’origines volcaniques ne sont pas les plus impressionnants de Roumanie, proposant cependant une diversité géologique extraordinaire, lieu de coexistance des grands mamifères comme l’ours, le loup, le lunx, le cerf, ou le sanglier.
Le lac d’origine volcanique de Sânta Ana et la tourbière de Tinovu Mohoș se trouve dans un parc naturel riche d’une faune et du flore unique en Europe.
Les gorges de Bicaz sont les plus impressionnantes du pays, un défilé naturel de 8 km de long qui unit la Moldavie et la Transylvanie, creusé dans les roches calcaires.
Le lac Rouge est un lac de retenue naturel qui s'est formé en 1837 à la suite d'éboulements. Il tire son nom des alluvions rougeâtres déposées, il a une superficie de 11,5 ha, une profondeur de 10 m, une longueur de 2,8 km. Il est situé à 883 m d'altitude.