Des villes impériales, parmi les plus modernes d’Europe au début du XXème siècle, aux villages peuplés de minorités hongroises, souabes ou serbes, les témoignages de l’appartenance de ces deux regions historiques au Royaume de Hongrie, puis à l’Empire Austro-Hongrois, sont nombreux. Ayant traversés les grandes plaines fertiles de la frontière hongroise, vous pourrez également découvrir les derniers contreforts du sud ouest des Carpates, entre les montagnes du Banat aux nombreux tracés touristiques, et les Portes de  Fer marquant l’entrée du Danube en Roumanie.

Les Portes de Fer sont une gorge du Danube, creusé il y a environ cinq millions d'années. À cet endroit, le fleuve sépare les Carpates au nord, en Roumanie, des Balkans au sud, en Serbie. Le défilé a une longueur de 135 km et la largeur du fleuve y varie de 2 km à moins de 150 m par endroits.
Lieu de passage de nombreux envahisseurs, Romains, Celtes, Huns, Germains, Avares, etc., avant l’établissement de forteresses turcs puis autrichiennes, les Portes de Fer offre aujourd’hui de nombreux vestiges visibles lors de ballades en bateau ou sur les rives : La forteresse de Golubac a été une frontière des empires romain, grec, bulgare, serbe et turc : le premier y a laissé les langues roumaines, le deuxième la religion chrétienne orthodoxe, les suivants les langues slaves, Une grande partie des vestiges qui fut submergée en 1970 par le lac de retenue du barrage des Portes de Fer construit entre 1963 et 1972. Sont visibles aujourd’hui, la Table de Trajan qui est l’un des symboles de la latinité de la Roumanie et la sculpture dans la roche de Decebal, tête de 55 m de haut du dernier roi dace, qui est pour les Roumains ce que Vercingétorix est pour les Français

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La ville de Timișoara (300 000 habitants), chef lieu du departement de Timis, est un pôle industriel et un centre administratif qui a connu un essor important lors de son rattachement à l’Empire Austro hongrois en 1716. Elle devient en 1884 la première ville d'Europe dont les rues sont éclairées à l'électricité, et l'une des premières villes dotées d'un tramway électrique en 1899. Parmi les productions locales, signalons celle de la bière Timișoreana. La première brasserie de Timișoara fut construite en 1718.

Autrefois qualifiée de « Petite Vienne », pour ses nombreux batiments de style baroque, la ville offre de nos jours un paysage urbain éclectique entre le style art nouveau, néoroumain et les bâtiments religieux de différentes époques et cultes, dont la cathedrale mitropolitaine orthodoxe de 90 m de haut. La plupart des monuments sont reunis entre la place de la Victoire et de la place de l'Union.
La ville est aussi surnommée la « Cité des roses » en raison de ses nombreux parcs et jardins et de sa roseraie situee à proximité de la rivière Bega.
Timișoara est une ville multiculturelle avec des minorités influentes, essentiellement des Allemands (Souabes ou « Schwaben »), des Hongrois, des Serbes et des Roms mais aussi des Italiens, des Bulgares et des Croates ou encore des Tchèques et des Slovaques. C'est la ville de naissance de Johnny Weissmuller (champion olympique de natation de nationalités austro-hongroise puis américaine, connu pour son interprétation de Tarzan). Timișoara a aussi été visitée par Gustave Eiffel. Il y a aussi construit un pont piétonnier sur la rivière Bega, canalisée depuis 1728, qui parcourt la localité.
Le 16 décembre 1989, une insurrection populaire débute à Timișoara contre le régime communiste de Nicolae Ceaușescu. La ville est ainsi la première à se rebeller contre le pouvoir. Le 20 décembre, après quatre jours d'insurrection, Timișoara est déclarée première « ville libre » de Roumanie.
En 2021 Timișoara sera capitale européenne de la culture.

Aux environs Timișoara, possibilité de visiter le domaine viticole de Recas.

La ville d’Arad (160 000 habitants) est le chef-lieu du departement (județ) homonyme. Les principaux attraits de cette ville imperiale se trouvent le long de l’avenue de la Révolution qui traverse le centre ville. S’y trouvent de superbes monuments d’architecture, comme le Palais Administratif, aujourd’hui hôtel de ville et du département - 1872-1874, à l’architecture Renaissance, muni d’une tour de 54 m de haut, le Palais de la Culturel, le Palais de la Justice, le Palais Bohuș de style Sécession, la maison aux boulets, construite en 1800, dont les murs sont marqués par 17 boulets tirés pendant les luttes d’Arad des années 1848-1849, le Vieux Théâtre, le plus ancien de Roumanie, construit par Jacob Hirschl en 1817, la Tour d’eau, construite en 1896, dans le style donjon médiéval, L’église Serbe Saint-Pierre-et-Paul de 1698, d’architecture baroque, la cathédrale catholique magyare Saint-Antoine de Padoue (1902-1904), de style néo-Renaissance, ou l’église Rouge (1906), de style néo-gothique - église luthérienne allemande.
En dehors du centre vous pourrez decouvrir la citadelle d'Arad, l'une des fortifications de type Vauban construites en Transylvanie. La porte principale et les édifices intérieurs sont en style baroque.

La ville de Oradea (200 000 habitants), chef-lieu du județ de Bihor, est l’une des villes les plus prospères de Roumanie. Ayant apartenu au royaume de Hongrie, la ville possède une citadelle du XIIIème siècle,  détruite lors de l'invasion mongole en 1241. Le nouvel édifice pentagonal de conception italienne a été construit entre 1570 et 1596 puis agrandit en 1618 sous Gabriel Bethlen, avant d’être occupée par les Ottomans.
Oradea possède de nombreux édifices remarquables. La ville a connu deux époques dorées, au XVIIIe siècle après sa réintégration dans l'Empire autrichien et à la fin du XIXe-début du XXe avec l'expansion due à l'industrialisation et au développement de l'Autriche-Hongrie. La ville garde quantité de monuments datant de ces deux époques, autour de la Place de l’Union ou de la Place Ferdinand, mais aussi dans l’ensemble du centre ville: le Théâtre National construit en style néoclassique en 1899, la cathédrale catholique Sainte Marie, la plus grande de Roumanie (XVIIIème siècle), le Palais de l’Aigle Noir (1907-09), l’un des plus beaux batiment de style secession de Roumanie, l’Hôtel de Ville (1902-03), en style ecclectique, le Palais Rimanoczy (1903), , la Cathédrale orthodoxe de la Dormition de la Vierge (Adormirea Maicii Domnului), appelée aussi église de la Lune (Biserica cu Lună), datant de 1784-1790, célèbre pour son horloge indiquant les phases de la Lune, la Synagogue (1882-90). Avant la seconde guerre mondiale, les juifs représentaient plus de 30% de la population de la ville.

Les Apuseni (voir la page dediée)